Suite à la dernière newsletter, vous avez été nombreux à nous solliciter au sujet du phosphore foliaire.
Prenons donc un moment pour revenir ensemble sur son rôle clé et sur ce qui influence sa disponibilité pour vos cultures !
Le phosphore est souvent présent dans le sol… mais pas toujours accessible.
Froid, sécheresse, pH extrême ou sols bloquants peuvent limiter son assimilation, alors qu’il est crucial dès le démarrage : enracinement, tallage, fonctionnement énergétique de la plante.
L’apport foliaire contourne ces blocages en fournissant un phosphore directement disponible. Utilisé seul ou en complément d’un apport au sol, il sécurise la croissance et optimise le potentiel de rendement.
1️⃣ Le froid ou la sécheresse : une chute de la température du sol de 21 à 13°C réduit la disponibilité du Phosphore !
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2️⃣ Le niveau de pH du sol : le phosphore se bloque facilement dans les sols à pH < 6 (blocage Fe, Mn, Al) et pH > 7 (blocage Ca insoluble).
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3️⃣ Sol à fort pouvoir fixateur (> 90 %) : fonction du taux d’argiles.
4️⃣ Faible réserve en P : < 0,1 mg/kg à l’analyse de sol ou faible taux de matière organique.
5️⃣ Culture avec un faible volume racinaire : même lorsque le pouvoir fixateur est faible et que le sol est riche, les racines ne peuvent pas avoir atteind le volume suffisant (30 mm) pour alimenter correctement la plante
💡 Après implantation, la croissance verticale des racines de blé varie de 4 à 16 cm/100°C jours, selon la compaction et la teneur en argile. Avec la baisse des températures automnales, il faut plus de jours pour atteindre ces 100 °C, et le phosphore indispensable au développement racinaire devient moins disponible. Or, les racines doivent s’approcher à moins de 1 mm du P₂O₅ pour l’assimiler.
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🌱 Développement racinaire rapide en début de saison.
🌱 Activation de la croissance → tallage plus fourni et précoce.
🌱 Fertilité des épis : + grains/m² et PMG.
🌱 Résistance accrue : tige plus rigide, moins de verse, meilleure tolérance aux maladies et stress climatiques.
🌱 Assimilation directe : le phosphore foliaire est disponible même lorsque le sol limite l’apport.
Quand une plante manque de P au niveau racinaire, elle valorise beaucoup mieux un apport foliaire, en l’absorbant plus rapidement et en le redirigeant vers les racines.
Les plantes carencées en phosphore par les racines (barres jaune) :
1️⃣ Absorbent plus de phosphore par les feuilles lorsqu’on fait un apport foliaire → elles en captent presque 2 fois plus que les plantes déjà bien pourvues (barres orange).
2️⃣ Migration plus rapide du phosphore depuis la feuille traitée vers le reste de la plante.
3️⃣ Transfèrent davantage de phosphore vers les racines pour compenser la carence.
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Un essai a été conduit sur blé tendre d'hiver, en sol argileux à fort pouvoir fixateur, afin de mesurer l’effet du phosphore foliaire selon la présence ou non d’un apport au sol.
Quatre modalités testées :
1️⃣ Aucun apport au sol – Aucun apport foliaire
2️⃣ Apport au sol – Pas d’apport foliaire
3️⃣ Pas d’apport au sol – Apport foliaire
4️⃣ Apport au sol – Apport foliaire
Résultats :
👉 Apport uniquement au sol ou uniquement en foliaire : +2 q/ha
👉 Apport combiné sol + foliaire : +5 q/ha
💡 Cet essai, bien qu’isolé, illustre clairement l’intérêt de combiner deux modes de fertilisation.
La stratégie d’apport au sol doit toutefois être adaptée en fonction du type d’engrais (minéral ou organique), du niveau de phosphore mesuré à l’analyse, de la culture en place, de la rotation et du contexte parcellaire.
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Essais Union du Cher (extrait article paru dans l’Agriculteur de Loir-et-Cher de décembre 1993) – Sol argileux, carencé en P2O5 et à fort pouvoir fixateur.
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