Le manganèse à l’automne sur céréales : un levier nutritionnel et sanitaire

Le manganèse (Mn) est l’un de ces oligo-éléments dont on parle peu, mais qui conditionne beaucoup de choses dans la réussite d’un semis de céréales.

À l’automne, son rôle dépasse la nutrition de base : il intervient dans la photosynthèse, la construction des parois cellulaires et le métabolisme des composés de défense.

Un sol qui bloque le manganèse, c’est une céréale qui démarre lentement, qui talle timidement, qui s’ancre mal dans le sol et qui devient plus sensible aux maladies précoces.

Sécuriser le manganèse dès l’automne, c’est donner à la culture une structure solide, une meilleure tolérance au froid et une plus grande résilience face aux stress de l’hiver.

Les blocages fréquents à l’automne

​Les carences en manganèse ne sont pas rares.
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⚠️ Elles apparaissent surtout dans les sols calcaires, les limons battants, les parcelles récemment chaulées ou sur des sols soufflés.

⚠️ Dans ces situations, le manganèse est rapidement oxydé en forme non assimilable par la plante. Résultat : malgré une richesse apparente du sol, la culture fonctionne comme si elle était carencée.

⚠️ Le pH joue un rôle majeur : dès que l’on dépasse 6,3–6,5 le manganèse devient beaucoup moins soluble.

C’est pourquoi on observe souvent des parcelles très hétérogènes : les passages de roues, rappuyés, apparaissent plus verts car le sol y libère davantage de Mn.

Le manganèse comme élément de résistance induite

Au-delà de la nutrition, le manganèse agit sur la santé de la plante :

👉 Il renforce les parois par lignification (grâce à certaines enzymes qui dépendent du Mn), ce qui crée une barrière physique plus dense contre les champignons.

👉 Il stimule le métabolisme des phénols, qui rendent la plante moins appétente pour les pathogènes.

👉 Sur le plan énergétique, le manganèse est indispensable au complexe d’évolution de l’oxygène dans la photosynthèse : il sécurise donc la production de sucres et d’énergie nécessaires à la réparation des tissus.

⚠️ Les maladies concernées sont connues : piétin-échaudage, fonte de semis et pourritures racinaires. Dans ces situations, une bonne alimentation en manganèse améliore la tolérance de la plante.

Reconnaître une carence au champ

Les symptômes apparaissent souvent dès la levée et au début du tallage :

👉 Les feuilles se décolorent avec des marbrures interveinales gris-vert à brun, puis les pointes se nécrosent.

👉 Les plantes tallent peu et développent un système racinaire court. Ces symptômes s’aggravent lors de périodes froides et humides.

💡 Dans la parcelle, l’hétérogénéité saute aux yeux : les zones tassées ou rappuyées paraissent plus vertes, tandis que les zones chaulées ou les buttes montrent des symptômes plus marqués.

Quand intervenir ?

Une nutrition en manganèse à l’automne permet de sécuriser la levée et le tallage :

💡 Les racines explorent plus profondément le sol, les tissus sont mieux lignifiés et moins sensibles aux nécroses.

💡 La culture valorise mieux l’azote précoce, limite les pertes en conditions froides et humides, et réduit la sévérité du piétin-échaudage et des maladies de sol.

Les deux fenêtres critiques se situent :

1️⃣ Au stade 2–3 feuilles : 1 L/ha de Fusion+ pour détecter et corriger les premières carences latentes.
2️⃣ Au tallage précoce : 3 L/ha de Climax Ultra pour consolider les défenses de la plante et le système racinaire.

👉 2 passages si toutes les conditions sont réunies pour qu’une carence apparaisse.
👉 1 passage de Climax Ultra en prévention si toutes les conditions ne sont pas réunies.

Un diagnostic foliaire réalisé à 2–3 feuilles peut permettre de décider d’une intervention.

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